GENEVE, 3 mai (Reuters) - Une offensive terrestre de l'armée israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, entraînerait "un massacre de civils" quand bien même Israël a promis un plan d'évacuation qui ne serait qu'un "pansement", ont déclaré vendredi des représentants du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré avoir donné son feu vert aux plans de Tsahal en vue d'une offensive sur Rafah, considérée comme le dernier bastion du Hamas dans l'enclave palestinienne.

Cette ville proche de la frontière égyptienne abrite près d'un million de civils déplacés qui survivent dans des campements de fortune.

"Ce serait un massacre de civils et un coup inouï porté à l'aide humanitaire dans la bande (de Gaza) car elle provient principalement de Rafah", a souligné Jens Laerke, porte-parole du Bureau des affaires humanitaires, lors d'un point de presse à Genève.

L'armée israélienne a assuré qu'elle mettrait en oeuvre un plan de protection des civils avant toute opération, avec l'installation notamment d'un hôpital de campagne, mais pour Rik Peeperkorn, représentant de l'OMS pour les territoires palestiniens, ces garanties ne suffiront pas à éviter un bain de sang.

"Je tiens à dire que ce plan n'est qu'un 'pansement'", a-t-il dit en visioconférence. "Il n'empêchera absolument pas une hausse substantielle de la mortalité et de la morbidité causées par l'opération militaire."

Il a exprimé sa "vive préoccupation" quant à la menace d'une fermeture du poste-frontière entre Gaza et l'Egypte à Rafah, qui est actuellement le point de passage pour les convois humanitaires. (Reportage Emma Farge, version française Sophie Louet, édité par Jean-Stéphane Brosse)