Londres (awp/afp) - L'autorité britannique de la concurrence, la CMA, a laissé le champ libre vendredi au partenariat entre Microsoft et la société française Mistral AI, estimant que le géant américain n'avait pas acquis une influence telle que l'accord s'apparenterait à une fusion.

La CMA, qui a classé le dossier, "estime que Microsoft n'a pas acquis une influence importante sur Mistral AI à la suite du partenariat" et ce dernier "ne peut donc pas faire l'objet d'une enquête" sur la base du droit de la concurrence, selon un porte-parole du régulateur.

Ce dernier avait dit en avril examiner plusieurs partenariats entre des géants de la tech et des start-up d'intelligence artificielle (IA) générative, en particulier entre Microsoft et Mistral AI mais aussi entre Amazon et Anthropic.

Le régulateur avait dit aussi s'intéresser aux accords de Microsoft avec Inflection AI, notamment pour l'embauche d'anciens employés de cette start-up.

Mistral AI, l'un des deux champions de l'IA en Europe, avait dévoilé en février un partenariat avec Microsoft et son IA conversationnelle. Amazon a pour sa part investi depuis septembre 4 milliards de dollars dans la société américaine Anthropic.

La CMA avait lancé une "invitation à commentaires" dans ces trois dossiers, qui courrait jusqu'au 9 mai, mais ce n'était pas une enquête formelle à ce stade.

En décembre, le régulateur avait déjà annoncé qu'il étudiait le partenariat entre le géant américain Microsoft et le champion de l'IA générative OpenAI (créateur de ChatGPT), là aussi afin d'évaluer si ce partenariat s'apparente à une fusion.

"Les investissements et les partenariats sont essentiels pour les nouveaux acteurs de l'économie de l'IA. Nous saluons la décision de la CMA selon laquelle notre investissement limité et notre partenariat avec Mistral AI ne constituent pas une fusion ou une acquisition", a réagi un porte-parole de Microsoft auprès de l'AFP.

Le fait que la CMA se penche sur ces partenariats "démontre sa détermination à examiner de près la mosaïque d'accords qui émergent dans le secteur de l'IA entre les grandes entreprises technologiques et les petits acteurs indépendants", selon Alex Haffner, avocat spécialiste des questions de concurrence, et partenaire du cabinet Fladgate.

Londres n'est pas la seule suivre le dossier de près. La Commission européenne, gendarme de la concurrence dans l'UE, se penche pour sa part depuis janvier sur l'investissement de Microsoft dans OpenAI et, depuis février, sur le partenariat entre le géant américain et Mistral.

Aux Etats-Unis, l'autorité américaine de la concurrence (FTC) avait annoncé en janvier une enquête sur les investissements de plusieurs milliards de dollars réalisés par Microsoft, Google et Amazon dans les principales start-up d'IA générative, OpenAI et Anthropic.

afp/rp